LE DÉPEUPLEUR
Kasper T Toeplitz & Zbigniew Karkowski

 

LE DÉPEUPLEUR is an electronic duo of Kasper T Toeplitz and Zbigniew Karkowski
It existed between 1999 and 2013

Que dire ?
Voici certainement l’un des duos (LE duo ?) le plus monstrueusement puissant au monde en terme de déflagrations sonores sur-noise. La classe et la maestria absolue, qui, quand en forme et « bien luné » est capable d’atteindre des points bombastiques de torrents sonores de total non-retour.
Fooooort (ce qui ne veut pas dire agressif) Le Dépeupleur, c’est la rencontre/duo/confrontation magistrale et confondante entre deux Maîtres du langage sonore pur, le son dans sa potentialité de Force Tellurique la plus extrême : le titanesque/gigantissime Zbigniew Karkowski d’un côté et le tentaculaire/expert/enfant terrible Kasper Toeplitz de l’autre.
Que dire ?
Qu’on a déjà reçu ces personnages ici ? Oui.
Que le dernier passage de Zbigniew à la cave12-nomade l’année passée avec Tetsue Furudate s’est soldé par l’un des plus intenses et fabuleux concerts que la cave12 ait jamais connu au cours de ces 20 ans d’existence ? Oui. Le public présent ce soir-là se souviendra longtemps de cette claque/leçon de son pur, déversé avec une maîtrise et urgence rarement perçue ici, massant le corps, les oreilles… autant que les pupilles et les narine avec cette image et odeur d’apocalypse total envahissant la Théatre de l’Usine. L’un des immenses concerts de ce début de siècle. Dans le genre ce fut un Sommet.

Bon, on a déjà tout dit, écrit sur Karkowski ici. Et pourtant, après chaque passage chez nous, la baffe est plus grande. C’est comme s’il n’y avait pas de fin à l’exploration du son, version Haute-Puissance. Pas de redites, juste une expédition infinie et exponentielle dans les méandres des immenses possibilités sonores version grosse fréquence. Mais jusqu’où peut-il aller ?

Avec Toeplitz, Le Dépeupleur donc. Livre de Beckett énigmatique proposant un monde en réduction - l’intérieur d’un cylindre sans fenêtres ni issues où se meuvent deux cents “ corps ”, hommes, femmes et enfants. Sans début, ni fin.
Peut-être une bonne description des mouvements/chocs/entrechocs/blocs, etc.. se déployant dans la forte musique de ce duo sévissant depuis 1999.

Intense, monolithique, oscillations de fréquences extrêmes, déferlement fractal, vagues de bruits blancs, etc… On le sait, ces deux personnages sont imprévisibles et indomptables. A l’image de leur langage musical pouvant atteindre le plus immense des paroxysmes.

Le Dépeupleur, donc, pour une expérience auditive ET sensorielle ultime.
Nous touchons là à l’Absolu.
Transperçant et Monumental !

- says Fernando Sixto (from CAVE 12) -

 

LE DÉPEUPLEUR released 3 CD's under its own name

  First CD, released on Cross Fade Entertainement. Out of print i belive
 

December 2005, ZKT second release, on r.o.s.a.

a very composed piece, not noise but a real composition. Its ending took quite a long time to be finished - we had trouble with the mix, but it was worth it.

  March 2006, the third one, disambiguation, on Auf Abwegen
A much more noisy than the previous one, but not in the sense of "harsh noise". A way different use of noise (all the noise generators are part of Peter Castine's LITTER library of MaxMSP objects) - a structuration of its different types.

LE DÉPEUPLEUR also has tracks on some compilations:

Of course LE DÉPEUPLEUR played live concerts - generally intense music. So far we played in France, Poland, Spain, US, Japan....

I found this video on You Tube, it is LE DEPEUPLEUR, live in La Miroiterie, Paris on september 2006


Some more about Zbigniew Karkowski here

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PRESS:

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CD Feature/ le depeupleur: "disambiguation"
Confusion is one of the strongest sensations: Does this work? How can it work? Do I like this?

The reaction to albums like “disambiguation” will show how far societies have come in terms of judging art without prejudice. Which is not to say that everyone will, should or even can enjoy it. In fact, I have the strong suspicion that 90% of anyone who might be inclined to listen to this work after having read about it somewhere on the web will run away from it after 10 or 15 minutes of its total duration of three quarters of an hour. On the other hand, shedding your preconceived notions and surrendering your body and mind to this monolithic block has every potential of changing the way you look at music.

It is both easy and hard to describe what is on this disc. A short version goes something like this: The single track included here consists of scrambled frequencies, which change in pitch and timbre over its course, slowly grinding to a halt and into silence at the end. A longer version might say the following: “disambiguation” takes the listener through various apects of the same idea. Starting from an aggressive screen of white noise, it moves to different tonal rooms, where the basic pattern is still kept intact, while drastically changing its characteristics. The music goes from a hypertonic state of emergency and a subcutaneous tingling as if ants were running around underneath your skin to moments of hissing calmness, void spaces of intense clarity and emptiness. Like the shores of a surreal ocean, the sands of your senses are constantly flooded with the waters of a neverending mutation, taking your body to various extremes. Just when you thought a glistening sibilance had signalled that peace was here to stay, the work once again rebels against itself, howling like a tortured wind over an infinite wasteland. In the last five minutes, the wave forms stretch out more and more, loosing their inherent qualities and fading away. Zbigniew Karkowski and Kasper T. Toeplitz have created something so absolute that it almost rules out discussion, while all the same screaming for an explanation: Does this work? How can it work? Do I like this?

Confusion is one of the strongest sensations that art can evoke, after all if something which rationally only exists in an abstract space can deeply shock and confound you, it has the potential to change your “real” life as well – thereby rendering this artificial border line absurd. Karkowski and Toeplitz have put their music right into the focus of attention, in a place where it can not be ignored. It’s up to you: Are you going to leave the cinema before the end of the movie or are are going to sit this through to find out if you’ve changed at its resolution, that is the real question.

By Tobias Fischer

http://www.tokafi.com/newsitems/cd-feature-le-depeupleur-disambiguation/view

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Avis aux amateurs de vibrations sonores telluriques et de fréquences digitales gravitationnelles et corrosives : les Voûtes parisiennes résonneront le 24 juin prochain des échos redoutables des déconstructeurs contemporains que sont Zbigniew Karkowski et Kasper Toeplitz
Les possibilités, en matière de musique bruitiste, tendent vers un infini sonore que quelques chercheurs musicologues, esthètes de l'extrême, aiment à explorer comme de véritables scientifiques, passionnés par une forme audio radicale, nerveuse et débridée, qu'ils cherchent finalement davantage à guider et à dompter qu'à créer.
A chemin entre le work in progress tellurique et la performance sonique haut de gamme, la soirée The Computer Frequency Room, organisée le 24 juin prochain par l'association Basses Lumières, proposera dans le cadre confiné mais chaleureux des Voûtes les prestations, en solo et en duo, de deux des défricheurs européens parmi les plus réputés en matière d'aventures musicales aux limites de l'audible.
Tous deux d'origine polonaises, Zbigniew Karkowski et Kasper T. Toeplitz partagent également une formation musicale plutôt académique, qui leur a permis d'intégrer très tôt les approches de composition des musiques orchestrales - qu'elles proviennent de créateurs contemporains comme Georges Aperghis ou Pierre Boulez pour le premier, ou qu'elle s'intègre dans des formes particulières, telles que l'opéra, pour le second. Il en ressort, chez ces deux artistes, un goût du processus créatif qui dépasse le simple cadre du rendu sonore pour viser à décloisonner les genres et à repousser les limites de l'écriture musicale. Mais si leur objectif semble comparabale, leur interprétation et leur manière d'y parvenir diffèrent. Ainsi, quand Zbigniew Karkowski remet en cause les notions d'espace, tend à rompre les barrières en pensant l'artiste comme un exilé volontaire, en rejetant les définitions traditionnelles de la musique et en cherchant à confronter dans de nouvelles formes de partitions les sons électroniques et acoustiques, Kasper Toeplitz se préoccupe davantage du temps qui se fixe dans des entrechoquements de vagues bruissantes, en proie aux flux brutaux et aux reflux silencieux.
Destruction de la tradition d'un côté, oscillation de l'instant de l'autre, les deux performances solo de ces deux musiciens s'annoncent pour le moins radicales, passionnantes, déconcertantes. On attend également beaucoup de leur confrontation de duettistes, le laptop à la main, sous le nom de code Le Dépeupleur. Ce projet intense, qui lie les deux compositeurs préférant laisser libre cours à de nouvelles tentatives de structuration du « bruit blanc », dont témoignent trois CD déjà publiés sur les labels Cross Fade, R.O.S.A. et Auf Abwegem.
Complément idéal à ce déferlement fractal prévisible, les field recordings suspensifs de Strom.Varx, fragments environnementaux en forme de désacralisation minimaliste de l'objet musical, donneront un aperçu des travaux publiés par ce collectif sur le label parisien Ytterbium. Une belle programmation musicale en forme d'expérience sensitive ultime.

Laurent Catala, in MOUVEMENT http://www.mouvement.net/html/

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"Disembiguation"

Label: auf abwegen

"l'aigle du désir tire sur ses liens de cuir"
St John Perse.

A peine quelques mois  après son dernier cd éponyme le duo livre ici un 3eme opus des plus radical.Le titre néologique porte  l'indication subliminale de la nature massive en pleine forclusion sonique de la pièce.   Disembiguation:racines démembrées,carnages sémantiques,bouts de mots saignés,l'ambiguïté étant la mise en torsion entre la chair et  l'os d'une économie énergétique de séparation ouvrant les vannes à toutes sortes de suppositions.La radicalité par exemple l' élan principiel luisant d' indomptabilité qu'aurait toutes musiques retournant à l'état sauvage,sans idiome,ni superfétation pour ternir son implacable processus .L'instrument ,l'ordinateur porte sur la library d'algorithmes Litter écrite par un membre de premier plan de la communauté Max/msp Peter Castine. Black noise, Brownian noise, gray noise, gaussian noise,popcorn noise,Lyapunov space,Poisson distribution...autant d'équations pouvant servir les travaux modulaires et acoustiques d' ingénieurs DSP et que le duo a utilisé comme un modèle de Fender ou de Bosendörfer soumis aux épreuves d'une gratuité subversive.
Armé d'un background commun de compositeur ZKT suggèrent toutefois qu' une pensé venu du coeur d'un flux  cosmique quasi phénomélogique a été clairement choisi en amont  même si et surtout si,elle rejette par ailleurs toutes formes "académiques"  manipulatoires et préformés. Le javelot du son dégagé de la rigor mortis du péché artisanal historiciste du moment peut alors prendre son essor.Nulles papouilles ornementales post modernes n'interférent dans sa course; l'élan bruital  se déploie sans partage soufflant d'espace en espace sans fin .
La composition consiste juste en des variations/superpositions d'états :ampleurs,cassures fréquentielles et courbures soniques scarifiant la cendre électronique de ses froissements de métal, crachin de soufflerie rouge,grise,blanche qu' orbite la brûlure froide et la dévastation d'un énorme vase gravitationnel forer dans l'auditeur .
Dans ce grouillement d'ondes multi échelles la manière "jardinière"  taillant des allées,des ronds points avec panneau indicateur et panoramique menant au village de vacance pour initié de plus en plus confit dans des loisirs de loisirs disparaît engloutie.Le choc chair/silicium frontal métisse cogne perce l' aube électronique et la violence ininterrompue sans recours aux classiques suspens téléphonés,articulations "culturelles" types arc, variable bruit-silence ,arrêt- reprise etc..ceci au profit d' une prolifération sans début ni fin juste sujette aux affectations mathématiques (acoustiques) des paramètres.

Des outils nouveaux  viennent des  formes nouvelles .Il y avait eu Filament puis Good morning et Keith Rowe poussant au plus loin la double nature onde/ corpuscule de nos racines; il y a dorénavant ce Dépeupler qui d' un versant jumeau pousse la forme et le matériau dans leurs derniers retranchements. Disembiguation dans le fond est un rite de passage vers un monde sans récit arraché aux territoires ordinaires du réductionnisme humaniste .
En cela c'est  un pavé social puisqu'il est avéré que la musique a subit le plus fort dressage,la plus radicale confiscation par le pouvoir .

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about ZKT, in THE WIRE (May 2006, "Outer Limits") , by keith Moliné

Le Dépeupleur is the name by which the ongoing collaboration between veteran sound artists Toeplitz and Karkowski has been known since the late 90s. in a field dominated by solo performers, both do much of their best work in partnership with others: Toeplitz has performed with Art Zoyd, among others, while Karkowski has released albums with such luminaries of noise and non-noise as as Merzbow and The Hafler Trio.It's the latter's recent work that this album most resembles: another single 50 minute track that reveals itself steadily over its first 30 minutes and then recedes slowly into silence, the duo managing to imbue their minimalism with a sense of geniue mystery. It's a challanging listen and though it makes few concessions to conventional notions of beauty, it never alienates. Oscillating feedback tones, blurred at the edges by a spray of soft white noise, are woven into the tough gossamer thread that spins out of the piece's duration. Le Dépeupleur demands attention and rewards it correspondingly.

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LE DEPEUPLEUR
"zkt"

label R.O.S.A.

Kasper Toeplitz et Zbigniew Karkowski avec leur tout dernier opus servent à  l'auditeur une vraie musique électronique de synthèse sur ordinateur ou l'osmose geste/ pensée/outil/ timbre sont autant d'intentions perceptibles pour l'auditeur.
Comment utiliser à travers les contraintes du "hertz prés" le gigantesque va et vient du bruit et des hauteurs,Questions brûlantes auxquelles s'efforce de répondre ZKT. Le dépeupleur élabore un dense continuum de trames de synthèses  passé à la jauge paramétrique du montage et du traitement  dessinant une puissante cartographie de fluence accidentée, haché par des choix  compositionnels étonnants. Ce qui fait saillie outre la pertinence d'accentuer un paramètre dynamiques ici ou là  tient au coté  très processuel / organique / objectif du résultat(beckettien si l'on veut), ou à une subjectivité  envahissante succèdent opportunément les gradiences /radiances du matériau lui-même. En ces temps d'outrages variétals  appauvris standardisés c'est un refus, un pas de coté bienvenu vers le matériau et ses nécessités.Un décapage en règle du son par le son contournant les habitudes culturelles de sa visibilité  qui ont fait de son asservissement la source des liens sociaux que l'on sait.
Musique concrète peer to peer,de système nerveux à système nerveux ,dépressionnaire  entre aplats synthétiques étiolés dans le fading des trames et arrachement brutal à la traçabilité d'un geste qui taille à même les hécatombes de sons purs cher à  Xenakis. Musique thermodynamique de  houle chaude et froide  où les éruptions volcaniques fréquentes des deux premier tiers  cèdent peu à peu la place aux profondeurs froides du spectre.
Un très belle incarnation de l'électrique nature du monde comme échange généralisé d'information.

PS: aujourd'hui  plus encore demain  entre Cosa mentale d'un coté ,corps de l'autre, ZKT démontre combien l'ordinateur(au sens large d'extensions analytiques et compositionnelles,temps réel et post production) servi par une palette d'outils de plus en plus puissants peut étendre les limites du  timbre donnant toujours plus de pertinence à la densité  pansonore  dont parle  Wyshnegradsky dans un ouvrage significatif: "Philosophie dialectique de l'art musical" Ed:l'Harmattan.Une notion spatiale d'apesanteur sonore ou l'enharmonie (cf.:Russolo)) jouera un rôle majeur.

Boris Wlassof (in "Revue & Corrigé")

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Dan Warburton, about ZKT - in the paris-transatlantic on-line magazine

Unless I'm mistaken this is the fifth outing, compilations included, by Le Dépeupleur, aka the laptop double whammy of Messrs Toeplitz and Karkowski, and it's even better than the last one on Cross Fade (out of print now, I imagine). Trying to describe it is as pointless as trying to describe Samuel Beckett's chilling 1971 masterpiece of short fiction that provided the pair with their name (The Lost Ones in English). In any case, the last time I had any contact with Mr Karkowski he sent me an email which contained some very very rude words – no, fear not, dearest reader, I shall spare you such anguish – but what do you expect from someone who "strongly believes that geographical, political and social exile is a necessary condition for true creation. And true creation is the only act that really matters." Well kids, don't say I didn't warn you – that's what happens if you read too much Schopenhauer. Ho-hum. Back to Google. Ah, it says here: "If there have to be some reference [sic] to the work of Le Dépeupleur, it only could be Xenakis." No surprises there, then. "ZKT is a long, one-hour piece structured in two parts – it ending [sic] being an eternal resonance. Re-read Beckett." So I did. Once the first shocks of surprise are finally past this light is further unusual in that far from evincing one or more visible or hidden sources it appears to emanate from all sides and to permeate the entire space as though this were uniformly luminous down to its least particle of ambient air. [..] On his knees he parts the heavy hair and raises the unresisting head. Once devoured the face thus laid bare the eyes at a touch of the thumbs open without demur. In those calm wastes he lets his wander till they are the first to close and the head relinquished falls back into its place.–DW

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in "Phosphor Magazine" (http://www.xs4all.nl/~phosphor), Paul Bijlsma writes :

Kasper T. Toeplitz: Capture CD
Kasper T. Toeplitz Zbigniew Karkowski: Le dépeurpleur CD
Two new releases on the R.O.S.A. label, Recordings of Sleeze Art, sent by Kasper T. Toeplitz.
The first is a solo-project by himself, composed for a dance piece (featuring Carole Garringa, Myriam Gourfink and Cindy van Acker. This album features a 75-minute long track or process in which a mechanic rhythmic peeping slowly appears on the surface, as a fast pulse that comes closer all the time, or an approaching electronic grashopper. The sound changes slightly, a light distortion is present, slowly changing into a metallic scraping. The minimal sound fluctuations that occur, give the music that tension that is needed. The music is static, but at the same time over a longer period very dynamic. An aspect more artists have used in the past, like for instance Aube. Fascinating!


The second CD we received from Kasper T. Toeplitz is R.O.S.A. 03, his co-operation with Zbigniew Karkowski, a Polish composer, who has lived in several countries all over the world.
The two of them come up with a 53-minute long soundscape, in which long-drawn and high-pitched tunes have been put upon a drony underground. The sound is dynamic, changing all the time, although the overall structure remains pretty much the same. A lot of sounds used can be associated with electricity and drilling. Listening to this is like laying in a space shuttle and hearing everything pass by with enormous speed. A nice experience!

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Jean-Baptiste HANAK, after a live concert - not sure if it was in Batofar or in La Maroquinerie, but it was in Paris

K. Toeplitz et Z. Karkowski dans : Le Dépeupleur

Depuis quelques années, la musique dite "expérimentale" tend de plus en plus vers l’agression physique. De ce fait, assister à une performance comme celle ayant été donnée par Toeplitz et Karkowski relève plus de l’exploit sportif que de la simple distraction. En effet, cette prestation baptisée (à juste titre) Le Dépeupleur a fait fuir plusieurs spectateurs -non initiés ou encore trop sensibles- ne pouvant supporter cette série de violents coups bas donnés par les deux compositeurs. Mais contrairement aux Merzbow et autres Bruce Gilbert, s’acharnant à pousser sauvagement machines et instruments afin d’en sortir le résultat le plus apocalyptique qui soit, la procédure utilisée par ces deux pervers du son fut tout ce qu’il y a de plus vicieuse et réfléchie. Voici donc le bref compte rendu d’un concert pouvant tout à fait s’apparenter à une séance de tortures !

Dans le but de vraiment pousser le spectateur à bout, Toeplitz et Karkowski ont tout d’abord commencé par le bercer, le charmer avec toute une série de lancinantes vibrations et d’infra-basses envoûtantes. Au bout d’une dizaine de minutes, alors que chacun, dans ce calme total, était hypnotisé par les bas grondements répétitifs et avait alors la nette impression de se retrouver à nouveau dans le ventre de maman, ces deux barbares nous ont subitement balancés les hautes fréquences les plus agressives et violentes qui soient. Dans ce genre de situation extrême, l’effet est immédiat : la plupart d’entre nous ont sursauté, d’autres ont cherché à s’asseoir, deux ou trois se sont dirigés vers les toilettes afin d’y prendre du papier et se confectionner boules quiès artisanales, mais surtout, un bon tiers des personnes -effrayées- se sont subitement dirigées vers la sortie.

Après nous avoir bien fait souffrir (ces montées dans les hautes fréquences étaient vraiment difficiles à supporter), Toeplitz et Karkowski sont finalement revenus aux rassurantes infra-basses pour faire durer ce petit jeu d’allers et retours entre graves et aigus plus d’une heure ! Planqués derrière leurs machines génératrices de sinus, les deux musiciens quasi statiques n’ont en aucun cas laissé paraître une seule expression trahissant le plaisir sadique qu’ils devaient sans aucun doute éprouver. Ils se contentaient juste d’actionner sobrement leurs machines afin de nous transpercer toujours plus profond. Au bout du compte, les effets produits chez l’auditeur sont assez déroutants : cerveau endolori, perte de l’équilibre, somnolence ! Le plaisir total pour chacun des amateurs masochistes de musique bruyante ayant eu la force de rester jusqu’à la fin de cette épreuve.

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http://www.staalplaat.com/vital_archive/267.txt

ZBIGNIEW KARKOWSKI/KASPER TOEPLITZ - LE DEPEUPLEUR (Cd by Cross Fade Entertainment)
Le Depeupleur is the offspring of a joint venture between two very interesting Polish sound-artists. Zbigniew Karkowski is first of all known as sensor-conductor of experimental trio Sensorband and for his close collaborations with Masami Akita (a.k.a. Merzbow) and other prominent artists of the Japanese noise-scene. Experimental bassist Kasper Toeplitz is both founder of French guitar-orchestra Sleaze Art, and a contributing composer to the French experimental music-centre IRCAM. Le Depeupleur is a seventy-four minutes long work of hissing aching electronics built up around high frequency sounds and masses of thick noisy buzz-drones. Sounding like Bernhard Günter meets Alp (a.k.a. Roger Horberry), Le Depeupleur is quite some listening challenge. None the less a pretty good album. (NMP)
Address: www.cfet.com

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http://www.tinymixtapes.com/musicreviews/t/kaspar_toeplitz.htm

73-minute long electronic excursions are a hard thing to think about, but, that's what you're paying me for. They generally blend together, one after the next, into a highly granular lump of mordant inhumanity. The audience is understandably miniscule. This led me to wonder who I'd even be reviewing this for. Fans of the genre are at least peripherally aware of it and can get to it easily enough. So, that leaves this review as a masturbatory/self-aggrandizing exercise, a sermon to the uninformed masses, or a complete waste of time. Hopefully it's the second, or my salary is going to waste.

As for how this album sounds, well, you can probably guess at the over-arching theme. For the uninitiated, this album is relatively harsh drone, or at least when it's played loud. That's to say this isn't your grandpa's Basinski Edison cylinder. I listen to something like this nearly every day, and I can't say I keep the totality of many of them upstairs. And I probably won't with this one. But, the thing making this one more memorable is the pacing. In a CATEGORY like drone, well known for its plodding pace of dynamism, it's shocking to note something that develops slowly; almost 20 minutes elapse before you're fully engulfed in sound. Even more remarkable is how evident it is that these dudes didn't just go eat a sandwich as they let the sounds mature, but instead painstakingly shifted the music continuously through to fruition. So much so that I'm hesitant to call this drone, let's just call it electronic avant-garde. Alternatively crushing and piercing, the music is constantly inventive, at least in a localized sense, and absolutely captivates me. Beyond Kevin Drumm's virtuosic skill and innovation, I'd be hard pressed to name someone on par with what we've got here. This is a whole new definition of beauty, folks. Dig it.

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